"Les Piliers de la Terre" (2010), une mini série d'après le roman de Ken Follett

Bouteille jetée par Alex , mercredi 6 mars 2013 11:53

Les Piliers de la Terre (The Pillars of the Earth - 2010), une mini-série de huit épisodes d'après le roman éponyme de Ken FOLLETT. Produit par Ridley Scott. Avec Ian McShane (Waleran Bigod), Rufus Sewell (Tom le Bâtisseur), Matthew MacFadyen (Prieur Philip), Eddie Reydmayne (Jack Jackson), Hayley Atwell (Aliena) et Natalia Worner (Ellen).

Synopsis


Dans l'Angleterre du XIIème siècle, le royaume vit une heure charnière où la grande Histoire autant que plusieurs histoires individuelles, nourries d'ambition, de gloire, de rêve, de piété et d'amour, sont en marche et risquent de changer le monde obscur et sans perspective que les protagonistes connaissent. L'essentiel de l'action se déroule à Kingsbridge, un village fictif, où voit le jour un projet de construction initiée par le prieur Philip et d'après l'oeuvre visionnaire de Tom dit "Le Bâtisseur" qui rêve de construire une cathédrale, grandiose et à la gloire de Dieu, De cette cathédrale naîtra l'art gothique... à moins que des obstacles insurmontables n'en bloquent l’achèvement, manigancés par l'ambitieux et machiavélique Waleran, un homme d'Eglise sans foi ni loi. 

Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas une série de la BBC que je vous présente à l'instar de North & South ou de Robin des Bois mais, à l'image de cette dernière, je semble avoir élu domicile au Moyen-Age ces derniers temps. Pas de hors-la-loi cette fois-ci dans Les Piliers de la Terre mais une aventure humaine mêlant fiction et Histoire (comme on les aime !) qui aboutie à quelque chose de très réaliste grâce au jeu impeccable des acteurs. Le royaume d'Angleterre est à la fois présenté vu d'en-haut à la cour où les intrigues royales et les rivalités entre seigneurs pour conserver ou gagner le pouvoir ou un titre vont bon train mais surtout par le bas, parmi les petites gens: de modestes moines loin de la pompe ecclésiastique, un bâtisseur et sa famille, une guérisseuse et son fils doué de ses mains mais timide et taciturne,une vie simple marquée par les foires, les pèlerinages et les marchés provinciaux.

On suit en même temps plusieurs intrigues dans différents lieux qui finissent par toutes se rejoindre. Vous allez me dire : on ne s'y perd pas ? Pas du tout car dès le début, le spectateur est pris par la main et peut mieux visualiser l'ensemble grâce à une carte interactive qui apparaît à chaque fois que le lieu change. C'est très pratique et bien pensé et, étant une amoureuse des vieilles cartes, ça n'a pu que me plaire.

Statue de Ken Follett
Cette série est l'adaptation du roman du même nom de Ken Follett (qui fait une petite apparition en caméo dans l'épisode 7 en plus d'être l'un des scénaristes de la série) et sa suite, Un monde sans fin a aussi été adaptée cette année. Sans l'avoir lu, on sent que ça doit être une oeuvre très dense inspirée par la fascination de l'auteur pour les cathédrales, du savoir-faire des bâtisseurs au Moyen-Age, de leurs voyages aux quatre coins de l'Europe pour perfectionner leur art et, surtout de leur patience et, quelque part, leur sacrifice, d'attendre parfois des siècles pour achever une cathédrale, sans pouvoir la voir de leurs propres yeux.

Tom le Bâtisseur (Rufus Sewell)
Autant le livre que la série sont faites pour les amoureux d'architecture et particulièrement de l'art gothique. Ken Follett s'est inspiré à la fois de la cathédrale de Wells et de celle de Salisbury pour imaginer la cathédrale de Kingsbridge. On suit deux générations de bâtisseurs : Tom (Rufus Sewell) qui en a le rêve fasciné par les effets de lumière dans une cathédrale qui a en tête un projet moins ambitieux que son continuateur et disciple, Jack Jackson (Eddie Redmayne), parfaisant ses talents auprès d'autres maîtres en voyage en France sur le chantier de la cathédrale de Saint-Denis. Il y apprendra le secret des croisées d'ogives pour construire non pas une voûte en bois mais en pierre sans déséquilibrer la base grâce aux connaissances dans la géométrie d'Euclide apprises en France (en Espagne dans le livre).

Jack Jackson (Eddie Redmayne)
Toutefois, avec le joli minois de Jack, l'architecture n'est pas le seul intérêt de cette série où l'on suit autant la construction de la cathédrale que l'évolution des relations entre certains personnages, dictés par le désir et l'amour. Jack s'éprend rapidement de la fille d'un comte, bientôt déchu, Aliena de Shiring (Hayley Atwell) mais, à cause de sa timidité et de nombreux obstacles (notamment plusieurs rivaux...), leur relation patauge un peu ce qui la rend d'autant plus intéressante qu'on est autant dans l'inconnu que Jack sur les vrais sentiments d'Aliena à son égard. 

Aliena (Hayley Atwell)
Il faut dire que les choses de l'amour, ça ne l'intéresse pas beaucoup puisqu'elle est hantée par une mission : celle de venger son père et de retrouver pour son frère les droits et titres du comté de Shiring volés par une famille ambitieuse, les Hamleigh. Ainsi, même si la romance est au coeur de cette série autant que certaines scènes d'action (des batailles pour la plupart), rien n'est joué d'avance, rien ne dit que le dénouement sera celui que le spectateur attend ce qui nous met en haleine durant ces huit épisodes. 

Prieur Philip (Matthew MacFadyen)
Comme je l'ai dit plus haut, je suis très admirative du jeu des acteurs. Matthew MacFadyen (Prieur Philip) est beaucoup plus convainquant dans son rôle d'un moine, puis d'un prieur honnête mais fin politique pour mener à bien son projet de cathédrale, beaucoup plus dans d'autres de ces films comme Joyeuses funérailles (et même, dans Orgueil et préjugés...) par exemple où il m'avait un peu déçue en surjouant un peu ses émotions. C'est un rôle sobre mais il arrive à faire dégager de son personnage une grande force et beaucoup de charisme.. 

Waleran (Ian McShane)
Le casting jongle à la fois entre des talents confirmés et de sympathiques découvertes et je suis assez conquise par ce choix-là étant donné que les deux acteurs qui m'ont le plus marqué dans leur personnalité y correspond. Le personnage de Waleran, joué par Ian McShane, est pour le moins odieux : pourri jusqu'à la moelle, il est ambitieux, intrigant, manipulateur et cruel. Toutes les qualités en somme pour en faire un parfait ecclésiastique... Seul petit bémol: son personnage est tout ce qu'il y a de plus manichéen mais là où il aurait pu être ridicule sous les traits d'un autre acteur, le talent indéniable de Ian McShane le rend plus profond et plus crédible même dans ses excès de machiavélisme. 

Ellen (Natalia Worner)
Pour contrebalancer, le personnage d'Ellen, une guérisseuse et la mère de Jack Jackson, est un personnage certes plus en retrait que le plupart mais avec une personnalité bien marquée qui rend son personnage l'un des plus intéressants de la série. Jouée par une actrice allemande plutôt sexy Natalia Worner, Ellen est une femme des plus modernes dans e monde médiéval : anti-conventionnelle, à la féminité décomplexée, c'est un personnage haut en couleur d'autant plus qu'elle est le clé d'un secret qui pourrait bien faire pencher la balance en faveur des justes. En règle générale, les personnages féminins ne sont pas du tout caricaturaux dans cette série : elles sont des femmes de tête et elles ne se laissent pas dictées leur conduite par n'importe qui. 

Petit clin d'oeil historique et littéraire, l'intrigue m'a beaucoup fait pensé à la pièce de théâtre de T.S Eliott Murder in the cathedral sur la rivalité entre le pouvoir temporel et spirituel, entre le royaume et l'Eglise autour du meurtre véridique en 1170 de Thomas Beckett, l’archevêque de Canterbury dans sa propre cathédrale. Cela intensifie le brouillage qu'il y a dans cette série (et visiblement dans le livre) entre l’Histoire et la fiction.

Quant à la suite de cette série, Un monde sans fin qui, à défaut de voir revenir les mêmes personnages met en scène leurs descendants au XIVème siècle, je vous la conseille tout autant ! Même si j'ai eu du mal à accrocher dès le début (dur d'abandonner des personnages qu'on a aimé pendant huit épisodes), elle a gagné en intérêt au fil des épisodes même si elle est nettement plus sombre que la première série. Il faut dire qu'on est en pleine guerre de Cent Ans et que la ville et les habitants de Kingsbridge n'ont pas du tout les faveurs du pouvoir...

Où se procurer Les Piliers de la Terre


  • La série est disponible en DVD au prix de EUR 15, 70 sur Amazon
  • Si la série vous a conquise comme moi, vous pouvez aussi vous procurer le roman de Ken Follett dont il est l'adaptation pour EUR 10, 64 en Livre de poche.


2 Response to " "Les Piliers de la Terre" (2010), une mini série d'après le roman de Ken Follett "

maggie Says:

J'avoue que je n'ai pas lu le livre et qu'o a voulu me donner le dvd en ne me vantant pas ses qualités, du coup, je crois que je vais passer mon tour même si tu sembles avoir apprécier...

Alex Says:

Dommage. ;-) J'espère que tu changeras d'avis. Moi, j'ai eu beaucoup de plaisir à la voir. Il y a quelques défauts, forcément, mais ça ne m'a pas gâché mon visionnage.

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...
blogger