"What use our work... if we cannot care for those we love?"
Avril 1889. Six mois après les derniers crimes de Jack l’Éventreur, son ombre plane toujours sur Londres et Whitchapel, le quartier des prostituées, des juifs et des taudis où il a sévi. Pourtant, le travail de la Metropolitan Police et de l'inspecteur Edmund Reid (Matthew MacFadyen) continuent avec l'aide de l'agent Bennet Drake (Jerome Flynn), de son chirurgien américain Homer Jackson (Adam Rothenberg) et de la complicité de Long Susan qui dirige une maison close à Tender Street. La criminalité ne cesse d'augmenter et le souvenir du "Ripper" est grand, surtout lorsqu'une prostituée est retrouvée eventrée, visiblement d'après le rituel du célèbre meurtrier. Est-ce une mise en scène macabre ou le vrai signe de son retour ?
Déjà dans
Les Pilliers de la Terre, j'avais commencé peu à peu à me réconcilier avec Matthew MacFadyen, un acteur avec pourtant un gros potentiel mais qui, jusqu'à ce jour, ne m'avait jamais vraiment convaincue dans ses rôles, Mr Darcy inclus. Mais ça, c'était avant
Ripper Street qui ne serait rien sans Matthew MacFadyen, lui qui joue l'inspecteur qui a enquêté sans succès sur l'affaire du "Ripper" et qui est torturé par la disparition de sa fille, refusant contrairement à sa femme d'en faire le deuil. Il s'est enfin trouvé un rôle à la hauteur de son talent et sa voix rauque ne peut rendre que plus crédible ce personnage brisé et pourtant forcé de continuer son travail au détriment de sa vie privée.
L'autre surprise de cette série, c'est de retrouver autant de bons acteurs, pour la plupart tout droit venus de
Game of Thrones. Le temps d'un épisode, "The Weight on One Man's Heart", Jerome Flynn comme acteur régulier connu pour son rôle de Bronn dans GoT est confronté à un test de loyauté quand il retrouve son ancien colonel Faulkner, joué par Iain Glenn qui joue le sexy Jorah Mormont et dont je ne me lasserai jamais de sa voix rauque.
Bref, on ne s'en lasse pas et, mise à part les têtes connues, j'ai été charmée par la personnalité haute en couleur de l'Américain de service, le "Captain" Jackson (Adam Rothenberg) qui a tout les qualités réunis pour devenir un personnage inoubliable et attachant : ivrogne, malpropre, en cavale, locataire dans une maison close, tricheur et imbattable quand il s'agit de sauver sa peau.
L'autre atout de
Ripper Street, c'est son réalisme et à quel point on frémit dans cette atmosphère putride, vicieuse et dangereuse du Londres victorien sous la menace du retour du "Ripper" qui défie non seulement la couronne, la police mais aussi la sécurité des grands comme des petites gens. Mais plus que tout, c'est le trio mal assorti de l'inspecteur Reid, de l'agent Drake et de Jackson qui donne autant de panache à cette série qui, certes, a du mal à démarrer mais qui vous mettra en haleine jusqu'à la fin dès le troisième épisode. C'est certain, l'atmosphère est souvent sombre mais le cynisme et l'humour de
Ripper Street donne à toutes ces affaires macabres un soupçon divertissant et excitant qui ne les quitte pas jusqu'au
finale de la saison 1 où courriers du coeur, enlèvement de jeunes filles et proxénétisme sont au rendez-vous pour votre plus grand plaisir.
L'atout de charme parmi ce monde d'hommes est bien sûr le casting féminin qui, non seulement nous fait rentrer dans le monde sulfureux et scandaleux de la prostitution, avec Susan (Amanda Hale) pour le rôle principal mais aussi des femmes respectables comme la femme de l'inspecteur Reid, Emily dont la dévotion religieuse lui permet d'oublier son chagrin mais surtout la directrice d'un orphelinat juif, Deborah Goren qui est un personnage bluffant, tout ne profondeur et en humanité. Et, pour la fan de mode victorienne que je suis, la garde de robe de ses dames, surtout des prostituées, ne peut que me faire saliver d'envie.
Après ces huit épisodes haletants, on ne peut qu'en redemander, déçue de ne pas pouvoir en voir plus et complètement impatiente de connaitre la suite des enquêtes de l'inspecteur Reid dans la saison 2, prévue seulement en 2014.
Ripper Street (2012-...), une production de BBC One, créée par Richard Warlow en huit épisodes de 60 minutes. Avec Matthew MacFadyen (Inspecteur Edmund Reid), Jerome Flynn (Bennet Drake), Adam Rothenberg) et Amanda Hale (Long Susan).
Pour l'instant seulement disponible dans les pays anglophones pour £12.75.
Saison 2 programmée pour 2014.
Quatrième contribution au mois anglais organisé par Lou et Titine.
ahah contente que ça t'ait plu, j'ai vraiment adoré cette série. Et je vois que toi aussi tu étais contente de retrouver Bronn et Sir Jorah (ahhhh je les kiffe, même si Bronn est quasiment absent de la saison 3 de GoT).